Dans chaque camp, les éclaireurs anglais et normands s’activent pour renseigner leur chef respectif. Cachés derrière des arbres, chaque observateur épie l’ennemi et connaît désormais la proximité et l’importance de l’adversaire. Les deux armées se déplacent pour s’affronter sur le terrain qui lui soit le plus favorable.

Un Anglais à pied renseigne le roi Harold sur les mouvements et la position des Normands. Fort de ces informations, le roi dispose alors son armée au sommet d’une colline. Abritée derrière un véritable mur de boucliers, l’infanterie anglaise se prépare à l’assaut des cavaliers armés de lances qu’ils vont utiliser comme des javelots.

Les Anglais ont l’avantage d’être campés en haut de la colline alors que les cavaliers de Guillaume doivent grimper celle-ci. Les archers s’activent de part et d’autre. Suite aux assauts successifs de la cavalerie normande, nombreux  sont les morts qui recouvrent bientôt le champ de bataille. La lutte est rude et les échanges sanglants 

L’armée du duc assaille de tous côtés les Anglais. Les Normands sont au centre, leurs alliés Français et Flamands sont à l’aile droite et les Bretons à l’aile gauche. En face, les housecarles anglais, troupe permanente d’élite, sont au premier rang. A l’arrière, les soldats improvisés du Fyrd, troupe levée à la hâte, vient les renforcer. 

 Bientôt, des cavaliers parviennent à isoler des groupes d’Anglais qui se sont imprudemment portés au-devant d’eux. Ils sont impitoyablement massacrés. C’est ainsi que Leofwine, earl (comte) de Kent, d'Essex, du Middlesex, d'Hertford, du Sussex, quatrième fils de Godwin et frère de Harold est tué.  

A son tour, Gyrth, comte d'Est-Anglie, du Cambridgeshire et de l'Oxfordshire et cinquième fils de Godwin est tué. Juste avant le combat, celui-ci aurait déconseillé à son frère aîné, Harold, de se mettre à la tête de ses troupes car étant coupable d’un parjure, sa présence aurait pu entraîner une malédiction divine sur l’armée anglaise.

Plusieurs cavaliers normands et leurs chevaux tombent la tête la première dans un fossé au pied de la colline où sont campés les fantassins anglais. La lutte acharnée se poursuit et les belligérants s’entretuent dans une mêlée effroyable. Les morts désarticulés, hommes comme chevaux jonchent le champ de bataille. 

Les hommes du « fyrd », campés en haut de la colline, résistent aux attaques des Normands qui sont souvent obligés de battre en retraite face à leur pugnacité. Mais, parfois top enthousiastes à la vue de la déconfiture des hommes de Guillaume, ils quittent parfois leur position et se font massacrer par des cavaliers plus mobiles.

Les archers normands criblent de flèches « tirées en cloche » les rangs ennemis  y causant de lourdes pertes. Le « mur de boucliers » naguère impénétrable est bientôt rompu et des groupes de défenseurs se trouvent isolés les uns des autres. Des cavaliers s’infiltrent entre les rangs disloqués. Le massacre des Anglais y est général.  

Le roi Harold se trouve près de son porte-étendard quand une flèche l’atteint à l’œil. Grièvement blessé, il ne peut se défendre quand un groupe de cavaliers normands se précipitent vers lui et le frappe à coup d’épées. La nouvelle de la mort de leur roi provoque la panique chez les Anglais qui fuient poursuivis par les Normands.   

On fait venir sur le champ de bataille la maîtresse d’Harold, Edith Swanneck, pour identifier son corps atrocement mutilé parmi les nombreux cadavres qui ont déjà  été dépouillés de leurs vêtements et de leurs armes. Elle le reconnaît à une marque sur son corps connue d'elle seule... Il est emporté au camp du duc vainqueur.

Gytha, la mère d’Harold ne pourra pas obtenir le corps de son fils. Guillaume l’aurait confié à Guillaume Malet pour lui donner une sépulture. Il aurait été inhumé soit sur la côte, soit dans l’église de Waltham (Essex). Les fils d’Harold ne reprendront jamais pied en Angleterre devenue en 1066 une terre véritablement normande... 

Gytha, la fille d’Harold épousera un grand-duc de Kiev qui fera  du vaincu d’Hastings un martyr de l’église russe orthodoxe fêté le 14 octobre !

Guy de Ponthieu est le troisième personnage nommément cité dans la Tapisserie de Bayeux. Titulaire d'un comté vassal de la Normandie faisant tampon avec la Flandre, il intervient lors du séjour de Harold en France en le faisant prisonnier. Il doit, cependant, le livrer au duc Guillaume de Normandie.

HISTOIRE DE GUY DE PONTHIEU

1053

Enguerrand II, comte de Ponthieu depuis 1052, beau-frère de Guillaume le Bâtard, est tué par les Normands le 25 octobre 1053 à Saint-Aubin-sur-Scie en prêtant main forte à son beau-frère, Guillaume d’Arques, révolté contre le duc de Normandie. Son frère, Guy Ier  lui succède et continue la lutte pour venger son frère aîné. 

Enguerrand II (1035-1053) fils du comte Hugues II ; il est comte de Ponthieu de 1052 à 1053. Époux d’Alice de Normandie, fille du duc Robert le Magnifique et sœur du duc Guillaume le Bâtard. 

1054

En 1054, Guy participe à l’expédition du roi Henri I^er contre le duc de Normandie mais l’armée royale est surprise à Mortemer et le comte de Ponthieu est capturé. Il est retenu en prison à Bayeux pendant deux ans. Pour être libéré, il doit abandonner Aumale, prêter l’hommage à Guillaume et lui fournir 100 chevaliers tous les ans.

Béatrix, sœur d’Enguerrand II et de Guy I^er, épouse  Guillaume d’Arques, comte de Talou, fils du duc normand Richard II, frère de Mauger archevêque de Rouen  et oncle de Guillaume le Bâtard. 

1064

En 1064, Le comte anglais Harold Godwinson se rend en Normandie pour porter un message au duc Guillaume le Bâtard. Un vent violent rendant les bateaux incontrôlables l’oblige à débarquer sur la côte du Ponthieu. Le comte Guy de Ponthieu s’empare de lui et de son équipage afin d’en tirer une rançon.  

Le comté de Ponthieu est un ancien pays compris entre les cours de la Somme et de la Canche. Abbeville était le chef-lieu et Montreuil, la principale place-forte, rattachée en 980 au domaine royal. 

Le comte de Ponthieu emmène ses prisonniers en son château de Beaurain, situé dans la vallée de la Canche. Là, un espion du duc de Normandie va prévenir le duc Guillaume de la présence de l’émissaire anglais. Des négociations vont alors avoir lieu entre Guy et son puissant voisin dont il est le vassal...

Les premiers titulaires du Ponthieu se nomment duc des terres maritimes et gèrent l'abbaye de Saint-Riquier. Le titre de comte de Montreuil apparaît au X^e siècle et celui de comte de Ponthieu après 1024. 

Plusieurs messagers pressés vont et viennent entre le château de Guillaume et celui de Guy afin que Harold soit livré sans délais au duc de Normandie. Le comte de Ponthieu comprend vite qu’il doit céder à la pression de son suzerain, sinon celui-ci viendra chercher l’Anglais lui-même les armes à la main. 

Un trouvère, Turold, assiste aux entretiens. Il pourra rapporter cette histoire partout où il ira, comme il raconte, mime et chante aussi la Chanson de Roland, son grand succès, lors des fêtes. Finalement, le comte de Ponthieu doit amener son prisonnier en personne à la frontière normande et le livre au duc.  

 Turold est l'auteur supposé de la Chanson de Roland, composée vers 1090 et c’est également le nom d'un personnage qui apparaît sur la Tapisserie de Bayeux. Pourquoi ? Personne ne le sait...  

1066

En septembre 1066, la flotte d’invasion rassemblée à Dives par le duc de Normandie fait escale dans la baie de la Somme, à Saint-Valéry qui appartient au comte de Ponthieu. Là, l’armada de Guillaume attend avec anxiété les vents favorables qui l’amèneront rapidement en Angleterre. Dans la nuit du 27 au 28 le vent tourne enfin...

Au matin du 28 septembre, la décision est prise de mettre la voile. En fin d’après-midi, la flotte normande a quitté Saint-Valéry. La conquête de l’Angleterre commence !... Hugues, l’un des frères de Guy comte de Ponthieu, participe à l’expédition et, peut-être, également le trouvère Turold qui racontera plus tard l’expédition ?

1087

En 1087, le duc-roi Guillaume décide de resserrer la domination normande sur le Ponthieu et organise le mariage d’Agnès (1070-v.1106), fille et héritière de Guy de Ponthieu avec l’un de ses fidèles Robert II de Montgommery, seigneur de Bellême, vicomte de Hiémois et comte de Shrewsbury. Elle succèdera à Guy en 1100.

Robert maltraitera son épouse, se montrera cruel et l'enfermera dans le château de Bellême. Agnès parviendra à s'échapper et se réfugiera chez Adèle de Normandie, comtesse de Blois, puis se retirera dans le Ponthieu où elle mourra entre 1106 et 1110.

1098

Le 24 mai 1098 (1097 ?), Guy de Ponthieu adoube chevalier le prince Louis le Gros, alors comte de Vexin et futur roi de France sous le nom de Louis VI (de 1108 à 1137), en l’abbaye Saint-Pierre d’Abbeville que Guy avait fondé en 1075. Cette cérémonie devient le modèle de celles qui suivront. Guy Ier meurt le 13 octobre 1100.

Conan II de Bretagne (né à Rennes vers 1033/1034 et mort devant Château-Gontier le 11 décembre 1066). Fils du duc Alain III et de Berthe de Blois-Chartres, il est duc de Bretagne de 1040 à sa mort en 1066. Il affronte le duc de Normandie Guillaume lors d'une expédition militaire des Normands suite à la révolte de Ruallon ou Riwallon de Dol en 1064. L'épisode est raconté sur la Tapisserie de Bayeux où l'on voit le duc Guillaume accompagné de l'Anglais Harold traverser la Baie du Mont-Saint-Michel et attaquer successivement Dol, Rennes et Dinan. 

L'HISTOIRE DE CONAN DE BRETAGNE

1030

Âgé de 10 ans à la mort de son père, le duc de Bretagne Alain III s’appuie sur sa mère Havoise de Normandie et sur plusieurs évêques. Il subit une révolte de paysans et une révolte de nobles. Il combat le duc d’Anjou puis, en 1030, son cousin, le duc Robert Ier de Normandie le bat. Il doit lui prêter hommage au Mont-Saint-Michel. 

Alain III "Rebrit" (997-1040) duc de Bretagne de 1008 à 1040, fils de Geoffroy Bérenger et d’Havoise (977-1034), fille du duc de Normandie  Richard Ier " Sans Peur". Il épouse  Berthe de Blois-Chartres.

1045

En partance pour Jérusalem, Robert lui confie la tutelle de son fils Guillaume. Alain intervient pour protéger l’enfant d’une révolte de ses nobles normands et meurt empoisonné à Vimoutiers en 1045. Conan, son fils mineur, est placé sous la tutelle de son oncle Éon de Penthièvre (un ennemi de Guillaume), dont il s’émancipe en 1048.

Petit-fils du duc Richard I^er par sa mère, Alain III intervient peut être en Normandie pour servir ses propres intérêts et est empoisonné pour cette raison (?). Il  est enterré à l’abbaye de Fécamp. 

1064

Conan s’émancipe de la tutelle de son oncle et est reconnu duc de Bretagne en 1048. En 1064, il doit faire face à la révolte de son vassal Riwallon « Chèvre Chenue » seigneur de Combourg et avoué de Dol qui appelle à l’aide le duc de Normandie Guillaume « le Bâtard ». Ce dernier attaque Dol et Conan doit s’enfuir à Rennes.

Eon I^er, (999-1079) comte de Penthièvre, frère d’Alain III, s’empare de la garde de son neveu Conan qu’il doit libérer en 1047. En 1056, Conan II se rend maître de Rennes et le fait prisonnier.  

Le comte Conan est talonné par les Normands. Il se réfugie dans sa ville de Rennes. Sous la pression de ses poursuivants, il part alors pour Dinan ayant toujours  les hommes de Guillaume sur les talons. Loin de la Normandie, les troupes du duc normand ne pourront prolonger indéfiniment leur campagne militaire Outre-Couesnon.

Riwallon I^er, dit «Chèvre Chenue», (1015-1065), seigneur de Combourg et avoué de Dol :  signifer sancti Samsonis (porte-enseigne de Saint-Samson). Fils du vicomte Hamon I^er d'Aleth. Vassal du duc Conan II. 

L’armée de Guillaume le Bâtard poursuit Conan jusqu’à la ville de Dinan. Les fantassins normands tentent au moyen de torches d’incendier les murs de bois de la motte féodale. Conan doit se rendre et remet au duc vainqueur les clés de son château liées à son gonfanon. Éloigné de sa base, Guillaume rentre en Normandie.   

Point stratégique pour la circulation entre la Normandie et la côte nord de Bretagne, Dinan est construite principalement sur une colline qui domine la Rance. 

Finalement, sitôt les Normands repartis chez eux, Conan chassera Rivallon qui devra se réfugier auprès de son protecteur normand. Ce dernier va lui confier la garde de Pontorson, ville normande située à la frontière avec la Bretagne. Riwallon ne profitera guère longtemps de cette position puisqu’il meurt en 1065.

Place stratégique aux portes de la Bretagne, traversée par le Couesnon et au cœur de la baie du mont Saint-Michel, Pontorson doit son essor à Guillaume le Bâtard. 

1066

Le duc Conan cherche à profiter  de l’affaiblissement relatif de ses voisins les comtes d’Anjou et veut renforcer sa frontière avec le comté du Maine. Vers la fin de l’année 1066, il conquiert les villes de Pouancé et Segré et parvient à s’emparer de la place de Château-Gontier dont il a forcé l’entrée. C’est un triomphe pour lui, mais...

…Conan meurt subitement le 11 décembre 1066, à l’âge de 36 ans, sans épouse et donc sans fils légitime. On dit qu’un traître l’aurait assassiné sur l’ordre de Guillaume le Bâtard. Son beau-frère Hoël, comte de Cornouailles et de Nantes, lui succède. Conan II est inhumé sous la tour de l’abbatiale Saint-Melaine de Rennes.

Après différents personnages issus de l'histoire de la conquête de l'Angleterre et présents sur la Tapisserie de Bayeux, j'ai eu l'envie d'aller voir du côté du "Guillaume le Conquérant légendaire". Personnage ayant frappé les esprits, le duc de Normandie devenu roi d'Angleterre a suscité maintes histoires transmises et déformées au cours des générations. La légende qui suit prend sa source dans l'Histoire certes mais elle décrit un Guillaume très jaloux et particulièrement cruel. Les Caennais aiment à rappeler l'histoire de la reine Mathilde traînée par un cheval dans les rues de Caen en particulier dans la "Rue Froide" qui lui devrait son nom. Signalons également que Grimoult du Plessis faisait partie des conjurés de 1047 et qu'il mourut en prison peu après la bataille de Val-ès-Dunes la même année, soit 19 ans avant les faits décrits dans la légende du Corps Nu qui signifie le corps dépecé...

LA LÉGENDE DU CORPS NU

 Le retour de Guillaume

 Guillaume, harassé, revient de la conquête. Débarqué à Dives, il ne prend même pas la peine de se reposer que déjà au grand galop, au risque de se rompre le cou dans les ténèbres, il accourt à Caen, suivi d’une faible escorte.

Le festin de Caen

 A son arrivée, un grand festin est organisé. Quand vient le dessert, Guillaume demande au trouvère Turold de chanter. Dans son coin, Grimoult, gardien du château de Caen, médite. Il a voulu séduire Mathilde durant l’absence du duc.

Révélations

Après la fête, Grimoult fait son rapport à son suzerain. Il parle longtemps avec des sous-entendus puis s’enhardissant, révèle que Mathilde a été infidèle à son époux. Furieux, le duc sort et demande à Mathilde de venir le trouver.

Accusations

Guillaume, empli de rage, accuse la reine de l’avoir trompé durant son absence. Celle-ci s’en défend mais le roi, n’écoutant que sa rancœur, demande que celle-ci soit attachée à la queue d’un cheval et emmenée dans la ville.

Supplice

 La duchesse-reine est traînée par les rues de Caen. En passant dans une rue particulièrement glaciale, elle dit : « J’ai froid ». Les bonnes gens l’entendirent et, depuis ce temps, cette rue a conservé le nom de « Rue Froide ».

Réflexions

Mathilde est enfermée dans une geôle attendant la mort. Golet, l’ami de Guillaume, vient le trouver et lui suggère de se déguiser en moine confesseur pour connaître la vérité. Ne l’ayant pas reconnu, la reine lui révèle son innocence.

 Vengeance !

Guillaume est fou de rage : ainsi Grimoult l’a trompé ! Ce dernier, sans attendre, s’est enfui pour aller se réfugier dans son château du Plessis. Le duc-roi ameute ses hommes et ses chiens et se précipite à la poursuite du félon.

Bonne Nouvelle !

Dans la vallée de l’Orne, les chiens perdent la trace du fugitif. Heureusement, un jeune berger indique la direction prise par Grimoult. « Bonne Nouvelle ! » s’exclame Guillaume qui fera bâtir une chapelle sur la colline proche.

Le Bois Ballant

Grimoult traverse un bois près de son refuge du Plessis. Mais, soudain, les arbres se plient jusqu'au sol révélant sa présence à ses poursuivants qui lui coupent alors la route. Il doit fuir plus loin. Depuis ce bois s’appelle le "Bois Ballant".

Le Pas de Grimoult

Grimoult doit courir car son cheval est bloqué par un talus. Guillaume et ses hommes découvrent bientôt les profondes empreintes qu’il a laissées. Ce lieu se nomme depuis le « Pas de Grimoult ». Le félon est alors capturé sur la bruyère de Montchauvet...

 Châtiment

Attaché à un chêne, Grimoult est écorché vif avec un couteau en bois puis, il est écartelé. Ses membres sont arrachés par des chevaux et dispersés. Enfin, son cœur est attaché dans l’arbre et sert de pâture aux corbeaux.

Moralité

Les tortionnaires se lavèrent ensuite les mains dans un ruisseau nommé depuis « des mains sales ». Une chapelle fut bâtie plus tard et on dit que la peau de Grimoult servit de housse à la selle de Guillaume ! Quant à la moralité... Je vous en laisse seul juge !

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J'ai réalisé par la suite ce montage vidéo de "la Légende du Corps Nu" avec sonorisation à la clé d'une durée de 4 minutes et 58 secondes.

https://www.youtube.com/watch?v=cL0kp4GpIl0&feature=youtu.be