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Histoire de la Tapisserie de Bayeux (1)
Il m'a semblé intéressant de raconter la riche histoire de la Tapisserie de Bayeux à la manière de la Tapisserie de Bayeux. La boucle est ainsi bouclée !
Mais dans un premier temps, il convient de s'intéresser à son commanditaire supposé, le frère utérin de Guillaume le Conquérant, l'évêque de Bayeux, Odon de Conteville dont la vie est un véritable roman...
L'HISTOIRE D'ODON DE CONTEVILLE
- Printemps 1027 -
Robert, comte du Hiesmois et jeune frère du duc de Normandie Richard III, rentre de la chasse lorsqu’il aperçoit une jeune fille qui lave son linge dans la rivière Ante. Elle lui plait tant qu’il lui demande de venir le visiter en son château de Falaise.
- Décembre 1027 -
Robert est devenu duc de Normandie, suite à la mort au mois d’août de son frère aîné Richard. Sa "frilla" Arlette donne naissance à un fils. Son père lui donne le prénom de Guillaume. C’était celui de son arrière-grand-père, le duc Guillaume Longue-Epée.
- Automne 1035 -
Guillaume passe, peut être, une partie de son enfance à Conteville auprès de sa mère Arlette et de ses deux demi-frères Odon et Robert.
Son père, le duc Robert meurt sur le chemin de retour de Palestine.Guillaume devient alors duc mais Le désordre s’installe dans le duché.
- 1049 -
Le duc Guillaume le Bâtard désigne son demi-frère Odon, âgé de 19 ans, comme évêque de Bayeux. celui-ci poursuit la reconstruction de la cathédrale de Bayeux commencée par son prédécesseur et encourage son école-cathédrale. L’année suivante, Arlette meurt.
- Vers 1050 -
Odon achète les os de saint Exupère, un évêque de Bayeux du IVe siècle, à un sacristain de l’église de Corbeil où les reliques étaient vénérées. En fait, à la place du saint, on lui donne les os d’un paysan nommé Exupère qu’on place alors sur l’autel de la cathédrale de Bayeux.
- 1063 -
Odon nomme Robert de Tombelaine abbé de l’abbaye de St-Vigor-le-Grand qu’il vient de fonder. Robert et ses compagnons sont des moines venus du Mont-Saint-Michel. ils amènent avec eux une relique : un os de saint Aubert qui est déposé dans la cathédrale de Bayeux.
- 1064 -
Harold, un important seigneur anglais, vient trouver Guillaume en Normandie et lui dit que son beau-frère, le roi Édouard d’Angleterre, désire qu’il devienne roi à sa mort. A la suite d’une expédition armée en Bretagne, Harold prête serment de fidélité à Guillaume sur des reliques sacrées à Bayeux.
- Début de l’année 1066 -
Le roi Édouard meurt mais, contrairement à sa promesse, Harold s’empare de la couronne d’Angleterre. Le duc Guillaume, furieux, décide de traverser la manche pour conquérir son royaume. Il rassemble une flotte de navires et une armée. Son frère, l’évêque Odon, l’aide et le conseille.
- Septembre 1066 -
Durant l’été, l’armée normande se concentre dans l’estuaire de la Dives. En septembre, elle se déplace dans celui de la Somme, à Saint-Valéry. Au soir du 27 septembre, la flotte normande traverse la Manche et l’armée débarque au matin du 28 sur la plage de Pevensey.
- 1066 -
Aussitôt débarqués, les Normands explorent les environs de Pevensey à la recherche d’ennemis et de quoi nourrir l’armée. Un grand festin est organisé au cours duquel l’évêque Odon, encadré par ses deux frères, bénit ce premier repas sur la terre anglaise.
- Octobre 1066 -
Dans le camp retranché de Hastings, les Normands attendent des nouvelles de l’armée de Harold. Les trois frères, le duc Guillaume, Odon et Robert discutent de la stratégie à adopter. En effet, les troupes de Harold sont enfin annoncées. Il va falloir combattre et le sang va couler...
- 14 octobre 1066 - 9 heures du matin -
La bataille s’engage au nord de Hasting. Dans chaque camp, environ 8000 hommes se font face : les anglais sont campés au sommet de la colline de Senlac. Les Normands tentent plusieurs assauts, mais doivent, à chaque fois, se replier au prix de lourdes pertes.
- Journée du 14 octobre 1066 -
L’aile gauche de l’armée normande recule devant les Anglais. Armé d’une massue, l’évêque Odon vient encourager les combattants. C’est alors que le duc Guillaume se retourne et lève son casque pour se faire reconnaître des siens qui, un instant, l’ont cru mort.
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