• Au fil de la Tapisserie (jeu) 28 à 36

    28

    [9←] Guillaume est prévenu par son espion de la capture de Harold. Il le fait libérer afin de connaître la raison de sa visite en Normandie. Pour cela, il envoie des négociateurs payer sa rançon et vient ensuite le chercher pour l’emmener en son château de Rouen.

    Choisis à présent la suite de cette histoire :

     A. Harold est furieux de ce qu’il lui est arrivé chez le comte de Ponthieu, il tient des propos incohérents en entrant dans la salle de réception du château de Rouen.

    Dans ce cas, va au numéro →7.

    B. Harold entre dans la grande salle du château de Rouen et peut s’adresse enfin au duc de Normandie qui est assis face à lui.

    Dans ce cas, va au numéro →2.

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    29

     [18←] Au petit matin, la tempête s’est apaisée. Un matelot, perché en haut du mât, s’écrie soudain : « Terre, terre en vue ! » En effet, une côte se dessine à l’horizon. Après avoir lutté toute la nuit contre les éléments déchaînés, les marins épuisés jettent l’ancre. Harold débarque. À peine a-t-il posé le pied sur la plage, que celui-ci est attaqué par deux hommes armés qui surgissent brusquement. Harold sort alors son couteau pour se défendre.

    Choisis à présent la suite de cette histoire :

    A. Harold est décidé à défendre chèrement sa vie. Il s’élance à la rencontre de ses deux agresseurs, prêt à en découdre.

    Dans ce cas, va au numéro →3.

    B. Alors que Harold s’apprête à résister, un troisième homme, monté sur un cheval, surgit et lui crie : « Je suis Guy de Ponthieu, comte de ce pays, rends-toi et il ne te sera fait aucun mal ! »

    Dans ce cas, va au numéro →9.

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    [12←] Harold déclare : « Je suis un seigneur anglais et je ne peux donner ma parole qu’à mon roi. Si, celui-ci souhaite que tu deviennes roi après lui, c’est son droit mais la couronne d’Angleterre n’est donnée qu’à celui qui est désigné par les notables anglais, le Witanagemot, et acclamé par le peuple. J’ai apprécié ta valeur, tu es vaillant et intelligent, Guillaume, mais sache que pour ceux de mon pays tu demeures un étranger, tu ne parles pas notre langue et tu ne connais pas nos coutumes... Je ne peux te prêter de serment sur ces reliques ! » Guillaume est furieux de ce refus. Il fait enfermer Harold au château de Rouen. Oublié de tous, le pauvre comte de Wessex y meurt de faim et de froid un soir d’hiver.

     FIN

     ...Allons, réveille-toi ! Cela n’est pas la réalité historique. Reviens en arrière pour retrouver les évènements tels qu’il se sont réellement passés et qui sont montrés sur la célèbre Tapisserie de Bayeux. [12←]

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    Le comte Harold réfléchit longuement. Il a juré fidélité à Guillaume mais c’était sous la contrainte puisqu’il était alors entre les mains du duc de Normandie après le malheureux épisode du Ponthieu. Certes, ce dernier a de nombreuses qualités et c’est un redoutable militaire, Harold a pu l’apprécier lors de son séjour. Et puis, Guillaume ne pourra pas toujours demeurer en Angleterre car il devra aussi séjourner dans son duché et tenir tête au roi de France. Dans ce cas, Harold pourrait administrer l’Angleterre pendant son absence puisque il connaît son pays sur le bout des doigts. Alors, le noble Harold refuse solennellement la couronne et se déclare prêt à traverser la Manche en personne pour aller chercher le futur roi d’Angleterre, Guillaume Ier le Bâtard !

     FIN

     ...Allons, réveille-toi ! Cela n’est pas la réalité historique. Reviens en arrière pour retrouver les évènements tels qu’il se sont réellement passés et qui sont montrés sur la célèbre Tapisserie de Bayeux (→34).

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    [4←] Au petit matin du samedi 14 octobre 1066, au pied de la colline de Senlac et sous le regard de leurs hommes, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, s’élance au-devant de Harold II Godwinson, roi d’Angleterre. Les deux hommes vont lutter l’un contre l’autre jusqu’à la mort. De chaque côté du champ du duel, les deux armées rassemblées assistent anxieusement à ce combat des chefs. Qui l’emportera ? Qui Dieu favorisera-t-il ? À toi de tenter de l’imaginer...

    FIN

    ...Allons, réveille-toi ! Cela n’est pas la réalité historique. Reviens en arrière pour retrouver les évènements tels qu’il se sont réellement passés et qui sont montrés sur la célèbre Tapisserie de Bayeux. [4←]

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    [2←] Harold sauve les deux hommes qui étaient enlisés. Après avoir échappé aux périls de la baie du Mont-Saint-Michel, l’armée de Guillaume attaque successivement Dol puis Rennes. À chaque fois, Conan , le comte de Rennes, réussit à s’enfuir. Ce dernier se réfugie dans le château de Dinan où l’armée normande vient mettre également le siège. Finalement, Conan doit remettre les clés de la ville à Guillaume . L’expédition normande en Bretagne est un grand succès !

    Choisis à présent la suite de cette histoire :

    A. Au cours de la campagne, Harold s’est révélé être très courageux. Il s’est battu comme un lion et, pour cela, le duc va lui remettre ses armes de chevalier.

    Dans ce cas, va au numéro →12.

    B. Harold , s’arrange pour ne jamais être au premier rang des combattants. Il a peur, il se cache, en fait, c’est un véritable lâche !

    Dans ce cas, va au numéro →17.

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    [12←] La scène se déroule dans la cathédrale de Bayeux. Là, debout, Harold prête serment sur les reliques sacrées des saints conservées dans l’église. Il déclare : « Moi, Harold , je jure amitié à Guillaume, duc de Normandie. À la mort du roi Édouard, je l’aiderai à monter sur le trône avec l’accord du peuple anglais et lui serai alors fidèle...» Harold repart ensuite en Angleterre rendre compte de sa mission mouvementé à son roi. Le 5 janvier 1066, Édouard meurt. Les notables anglais, réunis, proposent alors la couronne à Harold.

    Choisis à présent la suite de cette histoire :

    A. Harold accepte avec joie affirmant que le roi Édouard, son beau-frère, l’a désigné comme son successeur juste au moment de mourir.

    Dans ce cas, va au numéro →8.

    B. Harold refuse disant qu’il a juré solennellement de laisser le duc de Normandie Guillaume, cousin du roi, devenir roi d’Angleterre.

    Dans ce cas, va au numéro →31.

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    [6←] Épilogue de cette histoire : Deux mois après la bataille de Hastings, lejour de Noël 1066, le duc de Normandie, Guillaume, le vainqueur de Harold, est couronné roi d’Angleterre dans l’abbatiale de Westminster, près de Londres. Il a conquis l'Angleterre !

    FIN... véritable de cette grande histoire !

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    Pour retrouver les évènements tels qu’il se sont réellement passés et qui sont montrés sur la célèbre Tapisserie de Bayeux, lis successivement : 1 →18 →29 →9 →28 →2 →33 →12 →34 →8 →24 →11 →26 →4 →22 →16 →6 →35.

    Lien Au fil de la Tapisserie (jeu) 1 à 9 : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/au-fil-de-la-tapisserie-jeu-1-a-9-a112679786

    Lien Au fil de la Tapisserie (jeu) 10 à 18 : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/au-fil-de-la-tapisserie-jeu-10-a-18-a112700300

    Lien Au fil de la Tapisserie (jeu) 19 à 27 : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/au-fil-de-la-tapisserie-jeu-19-a-27-a112701516

    Lien Au fil de la Tapisserie (jeu) 28 à 35 : http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/au-fil-de-la-tapisserie-jeu-28-a-35-a112702122

     


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  • Les bordures de la Tapisserie de Bayeux ont fait l'objet de nombreuses interprétations souvent contestables voire invérifiables. En voici quelques-unes, très personnelles, concernant certains motifs dénudés, visibles ça et là, sur la célèbre toile...


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  • Souvenirs, souvenirs,...

    Fin 2008, début 2009, avec mon compère David Lemaresquier*, nous avions imaginé de créer une histoire pour les enfants sur le principe d' une "Ronde" c'est-à-dire une histoire où un personnage doit passer un objet à un autre et où, à la fin, l'objet boucle la ronde en revenant là où il devait être... le tout à la manière de la Tapisserie de Bayeux. Le style comme le visuel restent naïf se voulant directement compréhensible par un enfant.

    Les scènes de la première moitié sont extraites directement de la Tapisserie de Bayeux. Celles de la seconde moitié sont originales et tentent de rester dans le style initial. A noter, le latin complètement approximatif utilisé pour celles-ci et qui hérisserait certainement un latiniste confirmé...

    *Avec qui j'ai écrit L'histoire d'une conquête - La Tapisserie de Bayeux racontée aux enfants

    Peu de temps après, en 2009, Jean Renaud et Pierre Efratas me contactèrent pour le projet de la Tapisserie de Rollon ; nous en reparlerons...

    LA BELLE COURONNE DU ROI ÉDOUARD

    La couronne d'Edouard

          Il était une fois, un roi d’Angleterre qui s’appelait Édouard le confesseur. Il avait une grande barbe blanche car il était très âgé. Il n’avait pas d’enfant à qui transmettre la couronne royale qu’il portait fièrement sur la tête,...                         ... la belle couronne d’Édouard.

    La couronne d'Edouard

         Un beau matin, le roi Édouard, convoque son beau-frère, le puissant Harold Godwinson, comte de Wessex.

    « Approche-toi, Harold. je veux que tu ailles dire à mon cousin, Guillaume, le noble duc de Normandie, que je souhaite qu’il devienne roi d’Angleterre après ma mort. Pars sur le champ ! Harold, perplexe, contemple le vieux souverain et s’interroge :

    - Est-il possible que la couronne royale soit donnée à un Normand ?

    Mais Respectueux de la volonté du roi, Harold lui répond :

    - Je pars aussitôt pour la Normandie. »

    La couronne d'Edouard

         Après avoir connu en chemin quelques mésaventures, Harold de Wessex est reçu à Rouen au château de Guillaume à qui il annonce solennellement :

    « Le roi Édouard désire te transmettre sa couronne quand il mourra. »

    Guillaume s’en réjouit et invite le comte à participer à une expédition militaire en Bretagne. Au retour de celle-ci, le duc ordonne à Harold :

    « Je veux que Tu jures de m’être fidèle sur les reliquaires sacrés conservés dans la cathédrale de Bayeux. »

    Harold doit prêter ce serment et regagne l’Angleterre peu après.

    La couronne d'Edouard

          De retour dans son pays, Harold vient rendre compte de sa mission auprès du roi Édouard :

    « Sire, le duc Guillaume te remercie de l’avoir désigné comme ton successeur. Il observe le souverain. Celui-ci, depuis leur dernière entrevue, a encore bien vieilli. Il semble écrasé par le poids de sa couronne et s’exprime avec grande peine. Il murmure :

    - Merci beaucoup, Harold, je savais que je pouvais te faire confiance.» Harold ne peut s’empêcher de songer :

    - L’Angleterre va Bientôt avoir un nouveau roi. »

    La couronne d'Edouard

         En effet, quelques mois plus tard, Édouard, très malade, se meurt. Sa femme, Édith, l’archevêque de Cantorbéry, Stigand, et le comte, Harold, sont venus à son chevet. Le roi émet un dernier souhait :

    « Je voudrais, qu’après ma mort, l’Angleterre demeure en paix. Veillez a ce que mon vœu soit respecté... Adieu... »

    Le vieux souverain tend alors la main vers Harold et meurt. On le met ensuite dans un linceul avant de l’enterrer. Cet espoir de paix du roi sera-t-il respecté ? L’avenir seul le dira.

    La couronne d'Edouard (1)

         Édouard est enterré à l’abbaye de Westminster. après la cérémonie, plusieurs seigneurs anglais viennent trouver Harold et lui tendent la couronne du Roi défunt :

    « Tu es digne de devenir notre nouveau souverain. Accepte cette couronne ! Harold réfléchit longuement :

    - J’ai juré fidélité à Guillaume mais ce Normand ignore nos coutumes... C’est un étranger. Il n’osera rien faire.

    Il fixe alors la couronne qui lui est présentée et déclare solennellement :

    - J’accepte avec joie cette couronne... Je serai donc votre roi ! »

    La couronne d'Edouard (1)

         Le lendemain, Harold est couronné roi d’Angleterre par l’archevêque Stigand. Les seigneurs et le peuple s’écrient :

    « Longue vie au roi Harold, Hourrah ! »

    Harold est Assis sur son trône, le sceptre dans la main et la couronne d’Édouard à présent sur la tête. Sur celle-ci a été fixé le superbe saphir qu’Édouard portait en bague auparavant. Harold pense :

    « Me voici finalement roi. Certes, le serment prêté à Guillaume n’est pas valable... Mais il sera cependant furieux d’avoir été évincé du trône...Bah... Qu’il demeure à jamais au delà de la mer et qu’il oublie ce rêve vain ! »

    La couronne d'Edouard (1)

         Quelques jours plus tard, le duc de Normandie apprend la traîtrise de Harold. Il décide de monter une expédition pour venir conquérir son royaume. Harold doit se préparer à repousser l’invasion normande. C’est alors qu’un homme vient le prévenir :

    « Sire, il se produit un phénomène prodigieux : on a vu une comète traverser le ciel du pays ! Cet événement provoque une vive émotion en Angleterre... Le roi Harold s’interroge :

    - L’apparition de cette comète annonce-t-elle ma victoire sur Guillaume ou bien ma défaite et ma mort ? »

    La couronne d'Edouard (1)

          Le duc de Normandie, Guillaume, a rassemblé une importante flotte de navires pour faire traverser la Manche à l’immense armée qu’il a réuni durant tout l’été dans l’estuaire de la Dives. Ces préparatifs durent ainsi plusieurs mois. Enfin dans la nuit du 28 au 29 septembre, les bateaux normands peuvent traverser la mer. Le duc, monté a bord de son navire, la Mora, est songeur, face à la mer :

    « Au petit matin, je poserai le pied sur cette terre qui me revient de droit. Je chasserai l’usurpateur Harold du trône et je lui reprendrai la couronne d’Édouard ! Le sort en est jeté ! »

    La couronne d'Edouard (1)

         Dès que le soleil se lève sur la côte anglaise, L’immense armée constituée de Normands, de bretons, de flamands et de mercenaires de toutes nations débarque avec ses chevaux sur la plage de Pevensey sans rencontrer d’ennemis. Aussitôt, chacun s’affaire pour sécuriser la position et trouver du ravitaillement. Dans les jours qui suivent, le duc Guillaume installe un camp retranché à Hastings. De là, le 14 octobre, les normands et leurs alliés sortent à la rencontre de l’armée de Harold venue du nord du pays à marche forcée pour les chasser.

    La couronne d'Edouard (1)

         Les anglais se positionnent sur la colline de Senlac, au nord de Hastings. A leur tête, la couronne royale fixée sur son casque, chevauche le roi Harold. Il s’adresse à ses hommes :

    « Guerriers d’Angleterre, aujourd’hui, le sang va couler ! Chassons les envahisseurs normands, sinon le sort de notre nation en sera bouleversé à jamais ! mort aux Normands !

    - Tue, tue, tue ! » hurlent ses soldats. En contrebas de la colline, les Normands et leurs alliés se placent en ordre de bataille prêts à l’assaut. Le combat bientôt s’engage...

    La couronne d'Edouard (1)

         La bataille est d’une extrême violence ; les morts sont vite très nombreux. Par vagues successives, les normands montent à l’assaut de la colline où les Anglais leur opposent une farouche résistance. Un instant même, on croit que le duc Guillaume a été tué mais celui-ci remonte sur un cheval et, se tournant vers ses hommes, hurle :

    « Je suis vivant et par dieu nous vaincrons ! Sus à l’Anglais ! »

    Encouragés, les normands repartent à l’attaque et parviennent à disloquer le mur de boucliers des anglo-saxons. Dès lors, La résistance anglaise s’effondre.

    La couronne d'Edouard (1)

         Un groupe de cavaliers normands parvient alors à traverser les lignes anglaises. C’est à cet instant que le roi Harold reçoit une flèche dans l’œil. Il souffre atrocement et ne peut plus se défendre. de tous côtés, Les Normands l’assaillent et le taillent en pièces. Harold est mort. La couronne du roi roule dans l’herbe sans que personne ne s’en préoccupe. Privés de chef, les anglais s’enfuient dans la plus grande confusion. Le duc Guillaume demeure seul maître du champ de Bataille. L’Angleterre est enfin sienne !

    Pour lire la suite se rendre à http://telle-une-tapisserie.eklablog.com/la-belle-couronne-du-roi-edouard-2-a112752724


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    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Lorsque la nuit tombe, le spectacle est cauchemardesque : le champ de bataille est rouge du sang des nombreux morts qui, pèle-mêle, jonchent le sol. ça et là, des blessés hurlent de douleur. Déjà, tels des vautours, les détrousseurs de cadavres sont à l’œuvre, convoitant toutes les armes perdues sur le terrain. Ils achèvent les mourants pour leur prendre leur côte de mailles et leurs armes. Soudain, L’un d’eux ramassant un objet s’arrête, ébahi :

    « Incroyable ! mais... c’est la couronne du roi... ma fortune est faite ! »

    Et il dissimule l’objet dans son sac.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Au matin, Le détrousseur de cadavres s’éloigne du champ de bataille. Il doit être prudent, car dans la campagne, les anglais en fuite sont pourchassés par les normands déterminés à les exterminer. Malheur aux vaincus ! Soudain, au détour d’un bois, un Anglais furieux surgit, l’épée levée :

    « Sale vautour, charognard, vil pillard, voleur, assassin,  ! Je vais t’étriper ! "

    Le détrousseur effrayé lâche son sac et s’enfuit à toutes jambes. Le soldat anglais ramasse le sac mais, entendant des cavaliers s’approcher, il se jette alors dans les fourrés.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Le soldat anglais est épuisé car Il doit prendre les plus grandes précautions pour éviter de rencontrer les cavaliers normands qui parcourent le pays en tous sens. Il parvient près d’une ferme et demande au paysan :

    « J’ai faim et soif, par pitié, donne-moi à manger en échange de ce sac rempli d’armes. Tu pourras les fondre pour en faire des outils. Ce sac est lourd. »

    Le fermier réfléchit et accepte. Une fois Le soldat rassasié et reparti, il plonge sa main dans le sac et, à sa grande surprise, en ressort, la couronne d’Édouard qui se met à étinceler au soleil de midi.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Hélas pour lui, dans l’après-midi, des cavaliers normands déchaînés font brusquement irruption dans la ferme :

    « Nous confisquons tes vaches et tes moutons ! Le nouveau roi Guillaume en a besoin pour nourrir son armée. »

    Comme le paysan proteste, ils menacent de le tuer. Alors, celui-ci doit s’enfuir au plus vite avec sa famille. il est cependant parvenu à dissimuler la précieuse couronne au regard des envahisseurs. Il songe :

    « Je vais la vendre un bon prix pour me racheter du bétail. » Comme il se retourne, il voit sa ferme qui flambe.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Deux jours plus tard, le fermier ruiné atteint le bourg de Bosham, situé sur la côte. Il se rend chez Samuel le marchand pour lui vendre la couronne. Le paysan interpelle le commerçant qui se trouve justement devant chez lui :

    « Je viens de la région de Hastings où les Normands ont défait Harold. Ma ferme a été brûlée et mon bétail volé.

    - Oui, répond Samuel, c’est une époque de malheurs ! Je suis le fournisseur de la cour. Je connaissais bien le noble roi Harold qui avait ici son manoir..."

    Alors, le paysan montre au marchand la couronne qu’il a extrait de son sac.

    « Par quel prodige ? » s’exclame Samuel.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Le marchand comprend l’intérêt qu’il y a à acquérir cet objet de valeur. La transaction est vite conclue. Quant au paysan, ravi, il repart chez lui. Il pourra se racheter son troupeau. A présent, Samuel contemple cette couronne royale qu’il a vu si souvent arborée successivement par les rois Édouard et Harold. Ce dernier ne la portait-il pas quand il a été tué ? Il se secoue et appelle son serviteur :

    « Selle mon mulet, je dois me rendre à Winchester au plus vite ! »

    Peu après, il chevauche vers cette cité où réside Édith, la veuve d’Édouard.

    La belle couronne du roi Edouard (2)

    La reine Édith reçoit Samuel avec joie. Elle se sent si triste en ce moment. En très peu de temps, elle a perdu quatre de ses frères et nombre de personnes chères, tous morts en combattant.

    « Ma reine, déclare Samuel, le hasard a mis entre mes mains la couronne royale perdue par Harold. Je te la remets. fais en ce qu’il te semble bon pour ce pays. La reine regarde l’objet :

    - Tant de morts pour avoir voulu la porter... Je vais l’envoyer à Londres. En l’arborant fièrement, les Anglais chasseront l’envahisseur normand ! »

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Le lendemain matin, la reine descend dans la cour du château où l’attend un groupe de cavaliers. Elle s’adresse à l’un d’entre eux :

    « Edwin, voici la couronne d’Angleterre. Porte-la rapidement à Londres. Tu la confieras au Witan, le conseil des notables, qui saura désigner un digne successeur à mon frère, le roi Harold. Chevauchez au nord-ouest afin d’éviter les mauvaises rencontres.

    Le cavalier répond :

    - Tu peux me faire confiance, noble dame. Nous passerons à Salisbury puis, après les cercles de pierres de Merlin, nous gagnerons Reading puis Londres."

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Dans l’après-midi la petite troupe traverse Salisbury puis passe à proximité des cercles de pierres de Stonehenge, « les Pierres suspendues ».

    Dans des temps très anciens, le druide Merlin les aurait transportées sur cette lande grâce à sa magie... Soudain, un groupe de cavaliers Normands, dissimulé derrière les mégalithes, surgit et les attaque en poussant des cris. Les anglais tentent de résister mais, devant la violence de l’assaut, ils doivent s’enfuir traqués par leurs assaillants. Personne n’a remarqué la couronne tombée sur le sol, parmi les herbes...

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Le lendemain, un troupeau de moutons vient paître auprès des pierres levées. Un agneau, en se prenant la patte dans la couronne, fait tinter l’objet contre un caillou attirant l’attention de son jeune berger. Celui-ci, aussitôt, fait part de sa découverte à un camarade, mais Une dispute éclate entre eux. L’affaire risquait de mal tourner si ce n’est l’intervention d’une nonne qui, passant par là, les sépare et les sermonne :

    « Cessez de vous battre, ce diadème ne peut appartenir à d’aussi modestes pasteurs ! Je vais aller le porter à ma supérieure, la vénérable abbesse Eda du couvent d’Amesbury ! »

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Fébrile, La religieuse demande audience à son abbesse, la vénérable Eda. Celle-ci la reçoit dans la salle du chapitre.

    « Mère Eda, un agneau a découvert cette couronne près de Stonehenge !

    L’abbesse pâlit, elle a reconnu la couronne royale qu’elle a pu voir, au début de cette année, portée par le roi Harold lors de son couronnement.

    - Comment la couronne d’un roi tué, près de Hastings, à plus de 120 miles d’ici, a-t-elle pu réapparaître aux cercles de pierres ? Est-ce un miracle ou un tour du démon ? Ces lieux païens ont toujours été hantés par le souvenir du mage Merlin... Prions mes sœurs ! »

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Trois jours plus tard, un charroi entre dans Londres. A son bord, Eda, l’abbesse d’Amesbury, songe à la sage décision prise par les religieuses du chapitre de son abbaye :

    « Il faut consulter l’archevêque de Cantorbéry, Stigand, la plus haute autorité religieuse d’Angleterre... Après tout n’est-ce pas lui qui a posé cette couronne sur la tête de Harold ? »

    Il règne dans la ville une grande agitation. La victoire de Guillaume sur Harold a jeté la confusion dans les esprits. Tous s’agitent mais restent irrésolus. Quelle sera l’attitude de Stigand qui s’est réfugié ici à Londres ?

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Eda est bientôt reçue par l’archevêque et lui narre les circonstances de la singulière réapparition de la couronne.

    « Dans ces temps troublés, Je crois voir là l’intervention de Dieu, déclare Stigand. L’agneau symbolise l’offrande pour sauver les hommes : Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, donne-nous la paix !... En montant sur le trône, Harold s’est parjuré et la mort a été sa punition. Sa couronne a été rejetée de l'Enfer dont Stonehenge est la porte. Le créateur veut que cette couronne revienne à un juste...

    - C’est donc un miracle ! s’exclame Eda.

    - Restons prudents, répond Stigand. Pour l’heure, je propose surtout de ne rien ébruiter. Confiez-moi la couronne. »

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Dans les jours qui suivent, Stigand envoie des émissaires auprès du duc de Normandie. Il lui déclare qu’il est prêt à se rallier à lui et qu’il peut amener beaucoup d’Anglais à faire de même. La rencontre se déroule a Wallingford. A un moment, Stigand demande à parler sans témoins à Guillaume mais ce dernier, prudent, exige la présence de ses deux frères, Odon et Robert.

    « Noble sire, annonce l’archevêque, pour preuve de ma fidélité je t’apporte la couronne d'Angleterre, la couronne du roi Édouard que voici.

    Et il lui présente l’objet, symbole de la royauté anglaise.

    - Merci, dit Guillaume, grâce à ce don, je sais que je peux à présent te faire confiance. »

    La belle couronne du roi Edouard (2)

         Par l’entremise de Stigand, dans les semaines qui suivent, les chefs anglais se soumettent et acceptent Guillaume. Celui-ci décide de se faire couronner dans l’église de Westminster, mais il choisit pour procéder au sacre, non pas l’archevêque de Cantorbéry mais celui d’York car Stigand n’a-t-il pas posé la couronne sur la tête du parjure Harold ? La grande cérémonie a lieu à la Noël 1066. Guillaume y est ovationné :

    « Au sérénissime Guillaume, grand et pacifique roi, couronné par Dieu, vie et victoire !!! » Guillaume, désormais « le Conquérant », coiffe la couronne de roi d'Angleterre... la belle couronne d’Édouard !


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